N° 89 – L’IFLA tient Le Cap

opening_wlic2015C’est parti pour la grand-messe des bibliothécaires et assimilés, 81e édition du nom qui se tient cette année en terre africaine d’Afrique du sud, plus précisément dans la partie la plus au sud du continent des origines. Ces premiers jours se passent sous un froid glacial accompagné souvent de fines averses qui parfois, suscitent en soi la question : que suis-je venu faire dans cette galère ? Mais instantanément, ce spleen s’estompe laissant place à l’excitation unique que procure la possibilité de vivre un peu plus sa passion professionnelle avec l’occasion annuelle unique de voir, revoir, découvrir, faire connaissance avec des collègues des cinq coins du monde qui partagent toujours les mêmes normes et standards de travail, souvent les mêmes soucis,  et parfois les mêmes problèmes liés à la gestion des documents de toute nature et sous tout support. Ces documents qui sont notre pâte à pétrir pour donner accès au pain quotidien de l’esprit que sont l’information et à la connaissance. Le congrès de l’IFLA se tient donc au Cap et les bibliothécaires tiennent le cap qu’ils se sont fixés depuis quelques années et qui est matérialisé cette année par le thème général de la conférence : « Des bibliothèques dynamiques : accès, développement et transformation » lui-même arrimé au thème choisi par l’actuelle présidente Sinikka Sipilä : « Bibliothèques fortes, sociétés fortes ». Car le cap dont il est question est bien celui-là, faire comprendre au monde que pour que les sociétés humaines se développent il leur faut un accès régulier et pérenne à l’information et à la connaissance et les bibliothèques sont un outil fondamental pour que cela puisse être, comme l’a d’ailleurs si bien dit la même présidente de l’IFLA : « les bibliothèques ont besoin de créer un lien avec la société civile afin de démontrer leur valeur ajoutée en matière de lutte contre la pauvreté, l’illettrisme, le chômage et l’ignorance,  en mettant un accent particulier sur le développement de la petite enfance, les services pour les jeunes,  la santé des femmes, et le développement économique local ». Déjà l’année dernière la déclaration de Lyon en faisait cas et cela s’est poursuivi cette année avec la déclaration du Cap qui vient d’être endossée par plusieurs officiels de haut rang originaires de treize (13) pays africains. Cela est d’autant plus marquant que le continent africain est celui ou le besoin de renforcer les bibliothèques et leur action se fait le plus sentir. Ce congrès est donc plus que symbolique ne serait-ce que pour cela, mais aussi parce qu’il coïncide avec les objectifs de l’agenda 2030 des Nations Unies dont un des points les plus importants est lié à l’accès a l’information pour le développement arrimé à l’inclusion de cet impératif dans les plans de développement des pays.

Le congrès a donc débuté hier avec les traditionnelles réunions des comités permanents des sections et les caucus géographiques et linguistiques qui sont les lieux pour débattre d’affaires concernant spécifiquement ces entités géographiques et linguistiques. Plus particulièrement je me suis logiquement intéressé aux caucus « Afrique, Asie & Océanie et Amérique latine et les Caraïbes » et « francophone » et par la section Afrique qui s’est elle réunit le lendemain sous la direction de la nouvelle présidente élue cette année et surtout à ma propre section « Maitrise de l’information » en tant que membre de son comité permanent. Cette réunion outre les traditionnels points qui sont débattus a eu un cachet particulier puisque j’y étais choisi par mes pairs pour occuper le poste de chargé de l’information aux cotés de la Présidente et de la secrétaire. Nul meilleur endroit ne pouvait être choisi pour moi que cette terre africaine pour occuper un premier poste « officiel »  à l’IFLA.

Le lendemain 16 août a eu lieu la cérémonie officielle d’ouverture du congrès rehaussée par la présence de plusieurs officiels africains auxquels on peut ajouter la présence de la deuxième dame du Ghana (épouse du vice-président), elle-même bibliothécaire, qui est par ailleurs très active en participant aux différentes réunions professionnelles se tenant sur le continent. Cette cérémonie a été marquée par le discours de la présidente et aussi par la fabuleuse et fascinante prestation de l’artiste sud-africaine Gcina Mhlophe qui, pendant plus d’un quart d’heure, a tenu en haleine l’assistance par une envolée lyrique dont le thème central était un souhait de bienvenue aux délégués faisant en même temps référence à l’Histoire de l’Afrique berceau de l’humanité.

L’autre fait marquant de la journée fut les quatre sessions consacrées au nouveau plan stratégique de l’IFLA 2016-2021 et plus particulièrement celui lié à l’engagement des sections dans la mise en œuvre de ce plan stratégique. Cette session particulière organisée sous forme d’atelier a permis d’acquérir des orientations et des pratiques sur l’élaboration de plan d’actions et plans de communication au niveau des sections pour que ces dernières puissent aligner leurs activités surs les desiderata exprimés dans le draft du plan stratégique qui sera finalisé courant septembre. Cette session a été particulièrement utile aux chargés de l’information qui sont les principales chevilles ouvrières des plans de communication à élaborer au niveau des sections.

Cette journée fut l’occasion d’inaugurer l’exposition consacrée aux différentes compagnies, sociétés, institutions commerciales ou non qui s’activent dans le secteur des bibliothèques et disciplines connexes. Comme chaque année c’est une centaine d’exposants qui sont venus présenter leurs produits et activités et c’est l’endroit idéal pour nouer des contacts, découvrir de nouveaux matériels, équipements, offres documentaires, etc. pouvant être intéressant professionnellement s’entend.

Enfin la journée du 16 août s’est terminée par la traditionnelle réunion des boursiers du Cfibd qui est l’occasion de mieux se connaitre entre boursiers, de discuter sur les activités du comité et de réfléchir sur des orientations futures visant à rendre la politique de celui-ci plus en adéquation avec les mutations et projets de l’IFLA qui impactent forcément sur ses programmes et projets.

Voilà en substance l’économie de ces deux premiers jours de congrès au pays de Mandela, dans une ville du Cap belle à souhait et porteuse de promesses enchanteresses pour la Bibliothèque, une bonne espérance qui sied à merveille au lieu, cette extrême partie méridionale de l’Afrique que découvrit et contourna en 1487 un certain Bartolomeu Dias sur sa route des Indes prometteuses.

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