La dernière semaine de juillet 2022 fut un moment où il me fut donné de joindre l’utile à l’agréable, tant du point de vue professionnel que touristique. J’eus en effet la belle opportunité de découvrir Le Fourah Bay College, université la plus prestigieuse de Sierra Leone (Afrique de l’Ouest), située sur le mont Aureol et surplombant la capitale nationale, Freetown. Suite à une sollicitation d’assistance technique de mon Institut panafricain d’affectation, et dans le cadre du projet de restauration des Archives publiques de Sierra Leone (SLPA), j’eus le privilège d’être recruté en tant que consultant pour diriger la formation d’une dizaine d’employés et bénévoles des Archives publiques de Sierra Leone, ainsi que douze étudiants de dernière année de l’Institut des bibliothèques, de l’information et des études archivistiques du Fourah Bay College, Université de Sierra Leone.
Le leadership organisationnel fut assuré par le West Africa Heritage Consultants SL LTD, premier cabinet de conseil en patrimoine de Sierra Leone, qui s’efforce de compléter les efforts du gouvernement pour préserver le patrimoine culturel inestimable qui est souvent en danger. Le cabinet eut à déposer une demande de financement acceptée auprès de la Prince Claus Fund et de la Whiting Foundation pour le projet de restauration des Archives nationales de Sierra Leone.
Composantes du projet
- Réhabilitation de deux magasins à la Maison de l’Université du campus de Fourah Bay College abritant les collections A1 et A2 des Archives Publiques, avec l’objectif de les équiper avec les fournitures et les équipements de stockage de base nécessaires, de contrôler l’environnement et d’améliorer globalement la structure physique existant
- Reconditionnement de certains documents. 1500 articles à nettoyer et désinfecter, puis reclassés avec un nouvel emballage pour les protéger et prolonger leur durée de vie.
- Numérisation de certaines collections
- Formation du personnel des archives et étudiants en dernière année de bibliothéconomie et d’archivistique sur la conservation préventive, la gestion archivistique, notamment en ces aspects de description et d’accès normalisés et à la numérisation patrimoniale.
Mon rayon d’actions se fut limité à ce dernier point sus-cité avec une grande partie de la formation en mode « pratique », consistant en une numérisation démonstrative et effective des matériaux sélectionnés ainsi qu’un reconditionnement des documents à risque. Cette activité, ainsi que l’introduction théorique sur les enjeux de la numérisation en contexte africain, reposèrent sur notre propre expérience institutionnelle acquise en 2017 et qui conduisit à la numérisation de 6 000 titres de publications pour un peu plus de 500 000 pages.
L’autre activité pratique significative fut l’initiation et encadrement des apprenants à l’usage pratique du logiciel AtoM pour décrire des collections archivistiques en parfaite adéquation avec les quatre normes archivistiques maintenues par le Conseil international des Archives (ICA)
Ce fut un plaisir de partager connaissance et modeste expertise en mode transfert de compétences pour le personnel des Archives publiques de Sierra Leone, mandataire naturel pour prendre soin d’archives inestimables et hors de prix, pour qui connaît l’histoire extrêmement riche de ce pays, tant de point de vue de la traite transatlantique que de la colonisation britannique. J’ose espérer que la formation dispensée aidera à renforcer considérablement les capacités du personnel courant et celui en devenir (étudiants) et leur permettra d’obtenir de meilleurs résultats, de booster leur confiance en les décomplexant. L’enthousiasme noté au cours de l’activité et les jours qui suivent, poussent à l’optimisme et conforte à mon niveau un désir ardent de monitoring.
Au bout d’une semaine d’intenses activités et d’interactions instructives, des certificats de fin de stage bien mérités furent décernés aux stagiaires attestant que ceux-ci suivirent la formation avec succès et de manière satisfaisante.
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